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ayant des paroles rares et circonspectes, répondant aux questions qu’on lui pose », Ahasvérus « est tranquille et réservé, il ne parle que pour répondre aux questions qu’on lui fait » ; – Cartaphilus « se contente d’un vêtement et d’une nourriture simple », Ahasvérus « mange peu et sobrement » ; – Cartaphilus « refuse tous les présents qu’on lui offre », Ahasvérus « ne prend pas plus de deux escalins et les distribue aux pauvres » ; – Cartaphilus « espère son salut parce qu’il a péché par ignorance », Ahasvérus « pense que Dieu lui a pardonné ce qu’il a fait par ignorance » ; – Cartaphilus est conservé « comme argument pour notre foi », Ahasvérus dit que « Dieu a voulu le garder comme un témoin contre les Juifs ». Certaines indications ont été développées avec une exagération naturelle : ainsi Cartaphilus raconte les histoires antiques « sans risée » ; quant à Ahasvérus, « on ne l’a jamais vu rire ».

Voilà ce qui atteste la dépendance où le second récit est du premier, mais le nouvelliste allemand a pratiqué plusieurs changements à son modèle. Comme il voulait faire du Romain un Juif, il lui a donné un autre nom, tiré, assez mal à propos, de la Bible, où Ahasvérus est un nom perse, – une autre profession, car le portier de Pilate ne pouvait