Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
lancelot du lac.

Le roi se rapproche aussitôt de Galehaut et le prie de trouver bon que Lancelot soit de sa maison. « Sire, répond Galehaut, j’ai fait tout ce que Lancelot m’avait demandé pour gagner votre amitié ; mais si j’étais privé de sa compagnie, je souhaiterais de mourir : voulez-vous m’arracher la vie ? » Le roi regarde la reine et lui fait un signe pour qu’elle se jette aux genoux de Galehaut. Elle s’incline devant les deux amis : quand Lancelot la voit en posture de suppliante, il ne peut se contenir et, sans attendre la réponse de Galehaut : « Dame, dit-il, nous ferons tout ce qu’il vous plaira demander. Grands mercis ! » dit la reine. Et Galehaut à son tour : « Puisqu’il en est ainsi, j’entends que vous ne l’ayez pas seul. J’aime mieux tout quitter en le gardant, que me séparer de lui au prix de l’empire du monde. Veuillez, sire, me retenir aussi. — Je n’aurais pu, répond le roi, demander sans outrecuidance un tel honneur pour ma maison ; je vous retiens donc non comme mes chevaliers, mais comme mes compagnons. Et vous, Hector, ne serez-vous pas aussi des nôtres ? — Pour refuser, sire, il me faudrait oublier tout sentiment d’honneur. »

Et le lendemain, le roi tint une cour plénière qui dura huit jours, et qui finit à la Tous-