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lancelot du lac.

tends vous disposer un gîte que le plus grand roi du monde trouverait à son gré. »

La nuit tombait, la lune brillait de tout son éclat. Ils traversent une grande et belle lande pour arriver dans un lieu ombragé. La demoiselle avertit les valets de déployer et tendre le pavillon qu’ils avaient emporté. Après avoir descendu la demoiselle, ils vont désarmer Lancelot ; ils sortent de leurs valises des mets abondants et les posent sur la pelouse. Après avoir fait honneur au souper, Lancelot rentre dans le pavillon avec la demoiselle ; il arrête ses yeux sur le lit que les valets ont dressé ; il admire la richesse de la couverture et de la courte-pointe : au chevet, deux oreillers dont les taies étaient de samit richement ouvré, les franges semées de pierreries de grande vertu. À chacune des attaches de la taie brillait un bouton d’or rempli de baume délicieux, et sous les deux apparents oreillers s’en trouvaient deux autres à taies blanches ; enfin, à quelque distance, un autre lit bas et peu orné.

La demoiselle s’approche de Lancelot et se dispose à le dévêtir et coucher. « Et vous, demoiselle, demande-t-il, ou reposerez-vous ? — Ne vous souciez de mon lit ni de mon repos ; je n’en suis pas en peine. » Il se couche donc mais comme il est inquiet de ce que peut méditer la demoiselle, il garde ses braies