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le val sans retour.

Seulement alors, il vint en pensée à Lancelot d’abattre le gantelet de sa main gauche, et de découvrir la pierre de l’anneau que lui avait donné la Dame du lac[1]. Aussitôt, l’eau et la planche disparaissent, car elles étaient l’effet d’un enchantement. Mais les épreuves ne faisaient que commencer ; l’histoire raconte longuement les autres : comment il se trouva en présence d’un mur de flammes ; comment, sur un escalier étroit qui conduisait en une suite de chambres, il lui fallut attaquer trois chevaliers armés de terribles haches et placés, l’un au premier degré, le troisième au dernier, le second entre les deux ; comment le troisième, après avoir lutté plus longtemps, courut de chambre en chambre, de cour en jardin, pour éviter son atteinte. Il avait enfin pu gagner un riche pavillon où dormait, dans un lit splendide, Morgain la fée, et il croyait toujours trouver un abri sous le lit ; Lancelot qui le serrait de près, prend à deux mains sommier et couvertures, sans regarder si quelqu’un y reposait, et les renverse ce dessus dessous[2]. Morgain, violemment secouée, jette un cri que Lancelot reconnaît pour être d’une

  1. Voy. Lancelot, t. I, p. 126.
  2. « Ce dessus dessoubs. » C’est la forme primitive, au lieu de notre sens dessus dessous.