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le val sans retour.

ou ne devra jamais naître. Suivez-moi et ne craignez rien. » Elle le suivit, mais sans rien espérer de bon d’une épreuve aussi difficile.

Lancelot arrive au mur des dragons. Il descend de cheval et pose son glaive à terre. Quand il veut passer, les dragons s’élancent et lui ferment l’entrée avec leurs griffes et les flammes qu’ils vomissent. Il vise le premier entre les yeux et le frappe de sa bonne épée : l’épée rebondit sans entamer les écailles. Dans son dépit il allait jeter cette lame, mais il réfléchit qu’elle pouvait lui être encore d’un bon secours ; il la remet donc au fourreau et retenant son écu devant ses yeux pour échapper à l’haleine enflammée du dragon, il avance sur lui, le saisit au cou, l’aplatit au mur et de son autre main lui arrache la langue. Le monstre tombe sans mouvement, Lancelot se prend à l’autre qu’une chaîne avait empêché de porter secours au premier. Le dragon lui enfonce ses ongles sur les épaules, mais l’écu et le haubert le garantissent et lui permettent de saisir le dragon à la gorge il l’étreint de son gantelet jusqu’à ce qu’il l’ait bien étranglé.

Lancelot, après avoir repris son glaive, arrive à la rivière où messire Yvain était tombé. La planche qu’il fallait franchir était longue et assez étroite ; pendant qu’il la mesurait des yeux, il voit cinq chevaliers armés sur l’autre