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melian à la cour d’artus.

sisté aux grands offices et aux fêtes de la Pentecôte. Le roi, la reine et Galehaut étaient en proie aux mêmes inquiétudes, quand arriva Melian le Gai. Il annonça qu’il venait de la part de Lancelot, et aussitôt l’espérance parut illuminer tous les visages. Il raconta le fâcheux enlèvement de messire Gauvain, la résolution prise par Lancelot, par mess. Yvain et par Galeschin d’entreprendre la recherche du ravisseur. La reine en écoutant le récit de Melian ne put dissimuler son dépit : « Je tremble pour Gauvain, dit-elle, mais je ne pardonne pas aux autres d’être partis sans notre congé. » Et sous le prétexte d’un subit malaise, elle alla s’enfermer dans ses chambres pour y pleurer tout à son aise. Le roi qui la croyait uniquement préoccupée des dangers de mess. Gauvain, la suivit pour lui en faire des reproches. « En vérité, lui dit-il, vous devriez prendre un intérêt plus vif à Lancelot qui vous a si bien protégée. Pour moi, je ne sais pas qui m’affligerait le plus de sa perte ou de celle de mon neveu. — Sire, répond la reine, priez Dieu qu’il nous rende votre neveu, et ne lui demandez rien de plus. »

Après le roi, Galehaut vint devant la reine et la trouva noyée dans les larmes. « Pour Dieu, qu’avez-vous, ma dame, faut-il déjà désespérer du retour de votre ami ? — Laissez--