Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.
272
lancelot du lac.

ble, le récit ou l’annonce de quelque nouvelle aventure, quand, de la fenêtre où il était appuyé, il crut apercevoir une demoiselle tenant par une chaîne d’or un lion couronné. C’était le premier lion de Libye qu’on eût encore vu dans la Grande-Bretagne. La demoiselle, en avançant jusqu’aux pieds du roi, avait promis l’amour de sa dame, la plus belle et la plus riche du monde, au chevalier qui parviendrait à dompter son lion ; et Lionel ayant réclamé cette épreuve pour don de premier adoubement, avait mis à mort le lion, après une lutte terrible. Mais tout cela est longuement raconté dans la branche consacrée à Lionel[1] : on y voit comment il offrit plus tard à mess. Yvain la peau du lion couronné, en échange de l’écu de sinople à la bande blanche qu’il préféra toujours parce qu’il rappelait l’écu de son cousin Lancelot, lequel était blanc à la bande vermeille.

Or cette aventure, toute merveilleuse qu’elle était, n’avait pu faire oublier que mess. Gauvain, ni Lancelot, ni mess. Yvain n’avaient as-

  1. Je ne crois pas que cette branche de Lionel ait été conservée. Quant à celle d’Yvain, Chrestien de Troies ne paraît pas avoir connu ou du moins suivi le texte de Lancelot. Il s’est contenté d’attribuer à son Chevalier au lion, Yvain de Galles, les aventures mises, dans le roman inédit d’Artus, sur le compte d’autres chevaliers.