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la bretagne en interdit.

quinze jours durant ; au retour nous volerons en rivière. »

En effet le roi se rendit le lendemain dans la forêt de Kamalot, si plantureuse en bêtes fauves. La poursuite d’un énorme sanglier les occupa jusqu’à Nones. La bête descendit dans un vallon, remonta un tertre embarrassé de ronces et de broussailles, puis, épuisée de fatigue, attendit les chiens qui l’entourèrent furieux sans oser l’approcher. Le roi descendit de cheval et de sa courte épée lui donna le coup mortel. Comme on faisait la curée, ils entendirent le chant d’un coq ; c’était l’indice d’une maison peu éloignée. Le roi, qui avait faim, remonte accompagné de mess. Gauvain et des autres compagnons de la chasse. Ils ne chevauchent pas longtemps sans entendre sonner une cloche : ils avancent de ce côté, et bientôt se trouvent devant un ermitage. Le roi descend, les valets frappent à la porte ; un homme vêtu de blanc vient leur ouvrir.

« Frère, lui dit le roi, avez-vous un abri couvert assez grand pour ma compagnie, et pouvez-vous nous donner à manger ? — Non, répond le rendu ; mais à quelques pas d’ici se trouve un hôtel établi pour recevoir les passagers. » Il les conduit aussitôt devant une grande maison de bois où, pendant que le feu s’allume, les tables sont dressées. Le clerc