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départ de la reine.

chevalier. Il faudrait au moins tenter de ramener Lancelot.

« — Je pense comme vous, beau neveu, et pour le retenir, il n’est rien que je ne sois prêt à faire, sauf de renvoyer ma nouvelle reine. Allons ensemble le mettre à raison. »

À l’hôtel de Galehaut, Artus et son neveu trouvent les deux amis, assis sur la même couche et qui se lèvent en voyant entrer le roi. Artus tend les mains vers Lancelot et le prie de lui rendre son amitié. Mess. Gauvain joint ses instances à celles du roi. « Bel ami Lancelot, dit Artus, vous avez plus fait pour moi que je n’ai pu faire pour vous. Vous étiez compagnon de la Table ronde ; je n’aurai plus un moment de joie si vous ne consentez pas à le redevenir. Oubliez vos ressentiments, cher sire, et demandez-moi la moitié de mon royaume ; je vous offre tout ce qui pourra vous plaire, mon honneur sauf.

« — Sire, répond Lancelot, je n’ai pas de ressentiment, et je ne tiens pas aux terres que je n’ai pas droit de gouverner ; mais rien ne saurait me faire demeurer, j’ai juré de partir sur la messe que j’ai entendue ce matin. »

Ces mots avertirent le roi qu’il n’avait rien à espérer ; il se retira la tête baissée, le cœur oppressé, et de la nuit il ne put fermer l’œil. Enfin, il se souvint de ce que Lancelot avait dit à la