LXXI.
i la victoire de Lancelot sauvait les
jours de madame Genièvre, elle ne lui rendait pas le rang de reine de
Logres et de femme épousée d’Artus. Elle retourna cependant en Bretagne, non
dans la compagnie du roi mais avec messire
Gauvain qui fut pour elle, dans sa disgrâce, ce qu’il avait toujours été.
Comme ils approchaient de la Bretagne, Galehaut la rejoignit, et là, en présence de messire Gauvain : « Ma dame, lui dit-il, bien que vous deviez être séparée du roi aussi longtemps qu’il plaira à Dieu, vous avez toujours été si courtoise et si gracieuse envers les barons qu’il n’en est pas un qui voulût abandonner votre service. Pour ce qui est de moi, je vous offre, en présence de monseigneur Gauvain, la plus belle de mes terres, plaisante d’aspect, riche de fond et garnie de forteresses : là, vous n’aurez rien à craindre du mauvais vouloir de la nouvelle reine.
« — Grands mercis, Galehaut, répondit la reine ; mais je ne puis recevoir aucun honneur sans le congé du roi mon seigneur. S’il lui