Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
lancelot champion de la reine.

Lancelot impatient d’entendre le cor donner le signal. « Messire Gauvain, criait-il, que tardez-vous à faire sonner ? » Le cor retentit ; Lancelot, le glaive sous l’aisselle et l’écu sur la poitrine, broche le cheval des éperons. Le premier des trois chevaliers l’attendait ; les glaives se croisent et heurtent contre les écus ; le bois du chevalier de Carmelide éclate, le fer de Lancelot écartant les mailles et le cuir traverse le cœur, et perce le dos ; le chevalier tombe sur le pré comme un corps mort. Lancelot passe outre, pose son glaive contre un arbre, descend, attache son cheval aux branches ; puis l’écu sur la tête et la bonne épée en main, il revient sur le chevalier abattu qu’il avertit de se relever ; celui-ci ne répondit pas : il était mort. Lancelot lui délace le heaume, abat la ventaille, lui tranche la tête, et essuie son épée sur l’herbe verte avant de la remettre au fourreau.

Mess. Gauvain donne pour la seconde fois du cor : le second champion arrive de toute la force de son coursier. Ils s’entre-frappent sur le haut des écus : le chevalier rompt son glaive, Lancelot fend l’écu, mais n’entame pas le haubert ; il prend alors au corps son adversaire, l’enlève de la selle, le jette par-dessus la croupe de son cheval, et piquant son glaive à terre, revient au chevalier de Carmelide déjà relevé et déjà