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les enfances.

quand je leur dirai que les deux jeunes princes sont en pleine sûreté ; ils voudront les voir. — En cela, dit la demoiselle, je ne saurai les satisfaire. Je ne puis que vous conduire vers eux et sans compagnie. »

Pharien parla aux gens et bourgeois de Gannes : « Bonnes gens, apprenez d’heureuses nouvelles de nos seigneurs, les fils du roi Bohor. Ils ne sont pas chez Claudas. Si vous ne m’en croyez, choisissez le plus sûr d’entre vous ; il sera conduit avec Lambègue dans la maison où les enfants font séjour. Quand ils vous auront dit qu’ils ont vu nos seigneurs Lionel et Bohor, et qu’ils les ont laissés en bonnes mains, vous reconnaîtrez le peu de fondement de vos soupçons, et vous nous permettrez de sortir. » Quoique suspendus entre la joie de cette nouvelle et la crainte de quelque tromperie, les gens de Gannes accueillirent l’offre de Pharien et choisirent Léonce de Paerne pour accompagner Lambègue.

Ils partirent, traversèrent la vallée de Nocorrange, à l’entrée de la forêt de Briosque[1]. Cette forêt paraissait fermée par le lac, dont l’étendue

  1. El chief de la vallée Nocorrange, à l’entrée de la forest qui estoit appelé Briosque, de cele part de la forest où li lais (le lac) estoit… » (msc. 339, f. 13, v°. — msc. 341, f. 25. — « Nocorringue. – Brioigne. » msc. 773, fo 29.)