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lancelot du lac.

que vous n’avez rien tenté contre les fils du roi mon ancien seigneur, qu’ils vivent tous deux et que vous n’avez pas en pensée de les faire mourir. Non que je soupçonne votre loyauté ; mais parce que votre serment me mettra le cœur plus à l’aise, et me permettra de soutenir en toutes les cours que je suis revenu vers vous uniquement par devoir. »

Claudas lui tendit la main gauche, et dressant la main droite vers le moutier qu’on apercevait à petite distance : « Par les saints de ce moutier, dit-il, les enfants du roi Bohor de Gannes n’ont été tués ni blessés de ma main ; j’ignore ce qu’ils sont devenus, et, s’ils étaient à Bourges, ils n’auraient encore rien à craindre de moi, bien qu’ils m’aient causé le plus grand deuil du monde. »

L’assaut du palais fut une seconde fois commencé. Claudas se défendit comme un lion ; Pharien ne voulut tendre son glaive contre nul chevalier de la terre de Gannes ; mais il se contentait de défendre le corps du roi, en désarmant ceux qui le serraient de trop près. La nuit força les assiégeants à se retirer avant d’avoir fait la moindre brèche aux murailles. Un chevalier d’assez mince prud’homie, le châtelain de Hautmur, proposa, de revenir au conseil de Pharien, en promettant de ne pas attenter aux jours de Claudas, tant qu’il garderait la prison de Pha-