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lancelot du lac.

qu’elle lui avait trouvé deux gentils compagnons. Il les regarda, leur tendit la main et se sentit pris d’une amitié vive pour eux. Dès le premier jour tous les trois mangèrent à la même écuelle, et reposèrent dans le même lit.


XIII.


Claudas cependant rendait les derniers honneurs au corps de son fils. Il prononçait sur lui une longue et douloureuse complainte, sans prendre souci du nouvel orage qui allait fondre sur lui.

Toute la ville de Gannes s’était en effet émue en apprenant que les deux fils de leur droit seigneur étaient retenus et qu’ils allaient être jugés par la cour des barons de la Déserte. Les chevaliers de Gannes, les bourgeois de la ville avaient pris les armes, et Pharien, dès qu’il fut rentré dans la tour avec son neveu Lambègue, l’implacable ennemi de Claudas, avait mandé tous ses amis pour tenir conseil avec eux. Ils avaient tous juré de mourir avant de laisser à Claudas le temps de frapper les deux enfants. La tour était à eux ; ils en fermèrent les issues et la munirent de provisions. Quand ils surent que Claudas avait mandé les hommes de la Déserte, dans la crainte d’un prochain soulève-