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l’étroite marche.

Marganor promit ; mais, pour donner le change, il avertit ses sergents de dépecer le ponceau, dès que le chevalier du château aurait passé de l’autre côté.

Hector passe le ponceau en toute confiance : les deux champions s’entre-éloignent, puis reviennent de toute la vitesse de leurs chevaux. La rencontre est rude : hommes et chevaux roulent à terre. Hector, le premier relevé, entend le bruit de planches qu’on dépèce : il remonte et furieux va frapper les sergents du plat et de la pointe de son épée ; il tue les uns, navre ou met en fuite les autres. Marganor accourt : « Vous avez méfait, lui dit-il, en allant battre mes gens. — C’est vous qui avez faussé nos conventions, en laissant dépecer le ponceau, pour m’ôter tout moyen de retour. — Mes sergents n’ont pas mis la main sur vous ; le ponceau ne vous appartient pas. — Beau sire, dit Hector, laissez-moi finir ma joute ; si vous avez ensuite à réclamer, je vous ferai droit. — À la bonne heure. — Vous m’assurerez contre vos gens et vous me laisserez emmener votre chevalier si je parviens à l’outrer. — Soit ! » répond Marganor. Et, pendant ce devis, le chevalier qu’Hector avait abattu s’était relevé. La seconde rencontre ne lui fut pas plus favorable ; il fut de nouveau rudement jeté à terre, et, comme il se relevait, Hector le saisit par la pointe du heaume