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l’étroite marche.

qu’ils ne dépasseraient pas le ponceau jeté sur les mares à l’extrémité de la chaussée, et qu’ils ne jouteraient que contre un seul chevalier. Ils avancèrent, et Marganor fut averti d’envoyer deux de ses meilleurs champions : messire Yvain abattit le premier, Sagremor rompit quatre lances contre le second, mais fut porté à terre à la cinquième passe. Au retour, messire Yvain nous avoua qu’il n’avait pas encore rencontré d’aussi forts jouteurs, si ce n’est un chevalier qu’ils avaient naguère provoqué devant une fontaine, comme il se laissait frapper par un misérable nain. Ce chevalier, ajoutaient-ils, avait, en présence de messire Gauvain abattu quatre des compagnons de la Table ronde. »

Hector rougit à ces dernières paroles[1]. « Mais, dit-il, comment furent pris Sagremor et messire Yvain ? — À peine revenus, Sagremor dit qu’il deviendrait fou, si je ne leur permettais une seconde joute sur le ponceau : il me fallut y consentir. Du premier poindre il abattit celui qui l’avait abattu la veille, et messire Yvain en fit autant de son côté. Ils en vinrent aux épées et firent tant d’armes qu’on avait

  1. L’imprimé qui fait ici rappeler l’aventure de la Fontaine du Pin, avait passé le récit de cette aventure ; si bien qu’on ne peut savoir, avec lui, pourquoi Hector rougit de modestie.