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hector au chat. de l’étroite marche.

mière porte ? » Il retourne son cheval, et rebrousse chemin jusqu’à ce qu’il aperçoive un vilain qui rentrait au moment même où l’on fermait cette première porte. Ce vilain revenait la cognée sur l’épaule ; à l’approche d’un étranger, il s’enfuit vers une maison voisine ; Hector l’arrête : « Donne-moi, lui dit-il, les moyens de sortir d’ici, ou tu es mort. — Ah ! seigneur, vous seriez le roi Artus qu’il vous faudrait demeurer. — Pourquoi fuyez-vous tous à mon approche ? — Sire, parce qu’il nous est défendu d’héberger ni de recevoir aucun étranger, sous peine de mort ; tout chevalier qui s’aventure ici doit passer la nuit au château. — Comment ! on voudra me retenir malgré moi ? — Assurément. — Au moins faudra— t-il d’autres bras que les tiens ; donne-moi ta cognée. » En même temps, il la prenait et allait droit à la porte. « Ma cognée ! criait le vilain, rendez ma cognée. — Va-t’en, vilain, ou je te fends la tête. » Le vilain ne le fait pas répéter et se sauve. Hector descend, attache son cheval à l’entrée de la maison, et va donner de la cognée sur la porte. Comme il s’escrimait de son mieux, un valet arrive : « Arrêtez, sire, lui dit-il, vos efforts sont inutiles ; vous feriez bien mieux d’aller demander un gîte pour votre cheval et pour vous au seigneur du château. » Hector soupçonnait quelque trahison, quand il voit