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lancelot du lac.

XLV.


Après avoir chevauché tout le jour, Hector, à la nuit tombante, se trouva devant un château fortement situé, mais dont les alentours n’offraient que des ruines et des débris. La roche escarpée qu’il dominait était fermée de l’autre côté par une profonde et large rivière qui mettait le château à couvert d’un assaut et de la disette.

Hector descendit au pied de la roche qu’il se mit à gravir, en tenant son cheval par la bride. Avant d’atteindre la moitié de la montée, il sentit une telle lassitude qu’il prit le parti de se remettre en selle et d’avancer ainsi lentement jusqu’à la porte de la ville.

Elle était ouverte ; il s’engagea dans les rues : mais, à son approche, il vit les habitants rentrer avec précipitation dans leurs maisons et s’y enfermer ; de sorte que, sans avoir pu joindre âme vivante, il traversa la ville et atteignit la porte opposée. Celle-ci était fermée : il heurte, il appelle, nulle réponse. « Maudite soit, dit-il, l’engeance de ce château ! si Dieu l’aimait autant que moi, il serait renversé de fond en comble. Que faire cependant, sinon revenir sur mes pas, et redescendre la roche par la pre-