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la reine aux grandes douleurs.

Il n’en fallait pas tant pour décider le chevalier. Quand Pharien reparut en cour accompagné de Lambegue, ils reçurent du roi bon accueil. Mais le lendemain, au sortir de la messe, le chevalier aborde Claudas et lui dit assez haut pour être entendu de tous : « Sire, je demande raison de Pharien votre sénéchal. Je l’accuse de trahison. S’il me dément, je prouverai qu’il a recueilli secrètement les deux enfants du roi Bohor de Gannes. »

Claudas se tournant alors vers Pharien : « Sénéchal, vous entendez ce que ce chevalier avance contre votre honneur. Je ne puis croire que vous ayez ainsi répondu à ma confiance.

— Je demande, répond Pharien, le temps de prendre conseil.

— Quand on est atteint de félonie, on n’a pas, dit le chevalier, à demander conseil. On prend une hart, on la met à son cou, ou bien on dément l’accusation. Êtes-vous innocent, qu’avez-vous à craindre ? Loyauté donne cœur à qui n’en aurait pas et le meilleur chevalier se montre le pire de tous, quand il n’a pas le droit pour lui. ».

Lambegue s’élançant alors : « Je me porte garant et champion de l’honneur de mon seigneur oncle.

— Non, Lambegue, reprit froidement Pha-