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aventures d’hector.

vérité. — Oh ! s’écrie la demoiselle, Dieu sait que vous avez menti. »

En entendant ces mots, le chevalier se lève rouge de colère et s’élance vers la demoiselle ; mais Hector a le temps de pousser son cheval entre les deux. — « N’avancez pas, lui dit-il ; cette demoiselle est en ma garde, et vous penseriez mal de moi si je ne la défendais. Mais je suis armé et vous ne l’êtes pas ; prenez votre temps. — Je n’ai pas besoin d’autres armes que mon écu pour t’abattre, l’enlever et l’attacher par les tresses au premier chêne. » Et tout en parlant, il essayait de détourner le cheval pour arriver à la demoiselle ; mais Hector donne un bon coup d’éperon, le heurte du poitrail, le jette à terre et aurait passé sur son corps, s’il n’eût retenu le frein. — « Tu t’en repentiras, » crie en se relevant le chevalier furieux, « Dieu me damne, si j’entre au lit avant de t’avoir arraché la vie. — Nous verrons bien, dit tranquillement Hector ; allez vous armer, et si vous en avez le meilleur, vous ferez votre volonté. — Oh ! je ne te crains pas assez pour m’armer plus que je ne suis. »

Il demande un heaume à l’écuyer qui lui avait attaché les chausses, et quand on lui a lacé, il monte l’écu au cou, l’épée à la ceinture, une forte lance au poing. Ils prennent alors du champ, reviennent et se précipitent l’un sur l’autre. Le