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lancelot du lac.

siècle, mon amie avait chargé plusieurs d’entre eux d’éprouver la valeur de ceux qui se présenteraient. Voilà pourquoi, quand après avoir abattu le premier vous fûtes sur le point de trancher la tête au second, mon amie ouvrit une fenêtre et vous pria de l’épargner. Le chevalier que ces fervêtus n’auraient pas empêché d’arriver jusqu’à mon lit devait nous donner volontairement de son sang, ou le voir prendre de force par les dix chevaliers qui l’attendaient dans la chambre. Vous aviez refusé la rançon demandée ; voilà pourquoi mon amie vous enlevait votre épée, pour laisser à ses chevaliers le temps de faire couler votre sang dont nous avions besoin. Mais enfin, elle a interrompu le combat, dans l’espoir de vaincre votre résistance et de vous faire consentir à laisser prendre dans votre cuisse le sang qui me devait guérir. Si vous aviez refusé, je serais encore étendu sur mon lit de douleur. »

Nous ne suivrons plus messire Gauvain, à partir du moment où il prend congé de son frère et des deux demoiselles. Il suffit de dire en peu de mots qu’il rentra dans la forêt de Brequehan ; qu’il arriva au carrefour des Sept-Voies, où il eut à combattre un chevalier qu’il chargea de porter à Hector l’épée de la demoiselle de Norgalles. Enfin il arriva à l’entrée du Sorelois. Avant