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hector, le nain et sa nièce.

descend dans une grotte et reparaît bientôt tenant par la main un chevalier en cotte d’armes, jeune, blond et de bonne grâce ; bien qu’il eût le visage camoussé par les mailles du haubert qui avaient plié sous le bâton du nain. « Voilà celui que tu as vu combattre à la fontaine, dit le nain ; et la demoiselle ici couchée est ma nièce, fille unique d’un riche homme, vassal de ma dame de Roestoc. Durant la guerre que soutient ma dame, ce mien frère reçut une blessure mortelle. Avant de rendre l’âme, il me fit approcher et me donna la garde de sa fille unique et la disposition de son héritage[1]. Or ma nièce s’est éprise de ce chevalier qui, de son côté, n’aime rien autant qu’elle. Comme je ne voulais pas sitôt remettre à ma nièce l’héritage paternel, dès que je m’aperçus de leur amour, je déclarai que s’ils voulaient un jour être l’un à l’autre, ils devaient attendre qu’il me plût de les unir et qu’autrement, ma nièce n’entrerait jamais en possession des domaines dont j’avais la garde. Le

  1. Cela était raconté un peu différemment dans l’Artus inédit. Hélie, le mari de la dame de Roestoc, mortellement frappé dans une bataille contre les Saisnes, est ramené dans son château ; avant d’expirer, il recommande à sa belle, sage et jeune femme, une nièce qui avait, dans la personne du nain Monabonagrin, un second oncle.