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lancelot du lac.

en a, n’est-il pas mieux gardé par trois ? — Oui, sans doute. — La compagnie de trois vaut donc mieux que celle de quatre. — Ma dame, ce n’est pas ici le cas. Le chevalier vous aime, cela est certain : Galehaut le sait, ils pourront donc en parler à leur aise, quand ils seront ensemble. Mais ils ne seront pas toujours ici ; ils ne tarderont même pas à s’éloigner : vous resterez, et vous n’aurez personne à laquelle vous puissiez découvrir vos pensées ; vous en porterez seule tout le faix. S’il vous plaisait de me mettre en quatrième dans votre compagnie nous nous consolerions de l’absence en parlant d’eux entre nous, comme entre eux ils ne manqueront pas de parler de nous.

« — Maintenant, dit la reine, savez-vous quel est le chevalier dont vous parlez ? — Mon Dieu ! non ; mais aux regards qu’il me jeta, quand il était avec vous, à la crainte qu’il témoigna d’être aperçu, vous pouvez juger s’il m’avait reconnue. — Oh ! je vois que vous êtes trop subtile pour qu’on puisse espérer de vous cacher quelque chose. Vous souhaitez avoir toute ma confiance, vous l’aurez. Oui, j’aime le bon chevalier, je ne veux pas m’en défendre auprès de vous ; mais si j’ai mon faix, je veux que ce vous portiez aussi le votre. — Que voulez-vous dire, ma dame ? assurément, il n’est rien que