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premier rendez-vous.

nous arrive malheur, vous en aurez été la première cause, comme vous le serez de tout le bonheur que nous nous promettons.

« — De mon côté, fit Galehaut, j’ai un don à vous demander : au lieu de travailler à me séparer de lui, vous vous emploierez, dame, à resserrer les liens de notre amitié. — Ah ! Galehaut ! si j’y manquais, combien serait mal employé ce que vous avez fait pour nous ! » Elle prit alors Lancelot par la main : « Galehaut, je vous donne à toujours ce chevalier, mes droits réservés sur lui. Vous y consentez, n’est-ce pas ? » Lancelot lève la main en signe d’engagement. — « Cher sire, continua-t-elle, je vous ai donné Lancelot du Lac, le fils du roi Ban de Benoïc. » Galehaut apprit ainsi le nom de son compagnon et il en ressentit une grande joie car il avait entendu parler déjà de l’ancienne prud’homie du roi Ban de Benoïc et des hauts faits de Lancelot.

Ce fut la première entrevue de la reine et de Lancelot, ménagée par le prince Galehaut. Ils se levèrent enfin : la nuit était arrivée, la lune éclairait toute la prairie. Ils regagnèrent la tente du roi Artus, tandis que le sénéchal faisait la conduite aux deux dames. Galehaut avertit Lancelot de les joindre avant de retourner à son camp, et pendant que lui-même accompagnerait la reine. Le roi en les revoyant demanda d’où ils venaient : —