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galehaut et la reine.

un chevalier, et je ne vous en aurais même pas tant dit, si vous ne m’aviez conjuré par la chose que j’aimais le mieux. La chose que j’aime le mieux fit la paix. — Cette chose, reprit la reine, est donc le Chevalier noir, et vous ne pouvez vous défendre de nous le présenter. — Il faut d’abord que je sache où le trouver. — Taisez-vous ; il est dans votre tente : c’est lui qui portait hier vos armes. »

GALEHAUT.

Cela est vrai. Mais je ne connais pas même son nom.


ARTUS.

Comment ! vous ne connaissez pas le Chevalier aux armes noires ? Je le croyais de votre terre.

GALEHAUT.

Sire, il n’en est rien.

ARTUS.

Je doute qu’il soit de la mienne : il n’y a pas un prud’homme parmi mes chevaliers dont je ne connaisse le nom et la race.

GAUVAIN.

N’en parlons plus, sire ; nos questions pourraient fatiguer monseigneur Galehaut.

GALEHAUT.

Ne le croyez pas ; mais je demanderai à mon tour au roi s’il a jamais vu un chevalier plus vaillant, plus digne de louange que celui qui porta les armes noires.