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les nouvelles assemblées.

mais ses armes étaient vermeilles. — Cela peut être, reprit la reine ; pourquoi le dites-vous ? — Plût à Dieu que ce fût le même chevalier ! je n’avais pas encore vu de prouesses comparables aux siennes. » Comme ils devisaient ainsi, le roi Artus ordonnait ses batailles et en formait cinq échelles ; il confiait la première au roi Ydier, la seconde à Hervis de Rinel, la troisième à Aguisel d’Écosse, la quatrième au roi Yon, et la cinquième à Yvain de Galles. Galehaut suivait la même disposition : seulement, au lieu de quinze mille hommes, chacune de ses échelles en comprenait vingt ou trente mille. Malaquin, le roi des cent chevaliers, conduisit la première ; le Roi-premier conquis la seconde ; le roi de Val d’Ooan la troisième ; le roi Clamadès des Lointaines îles la quatrième ; la cinquième fut confiée au sage et prudent Baudemagus, roi de Gorre, le père de Meléagan. Pour Galehaut, il ne revêtit pas l’armure de chevalier ; il se contenta du court haubergeon et du chapeau de fer des écuyers, le bâton gros et court à la main. On ne pouvait le distinguer des autres valets que par le grand et beau cheval qui le portait.

« Ma dame, » dit à la reine la dame de Malehaut, toujours occupée du secret qu’elle voulait surprendre, « ne vous plairait-il pas mander à ce chevalier de faire des armes pour l’amour