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lancelot du lac.

dans la Joyeuse garde. Le gardien de la bretèche tira la porte coulante[1] à leur approche, et laissa entrer les écuyers et la demoiselle. Mais, quand ce fut au tour du Chevalier, il fit revenir la porte sur elle-même. « Frère, lui demande le Chevalier, pourquoi me laisses-tu dehors ? — C’est qu’avant d’entrer, vous devez me dire qui vous êtes. — Je suis de la maison du roi Artus cela doit te suffire. — Oui, pour que la porte reste baissée. — Au moins laisse sortir mes écuyers et ma demoiselle. » Ici, pas de réponse, et le bon chevalier, outré de dépit, repassait lentement le gué, pendant que la dame de la bretêche ôtait la housse de l’écu que les écuyers avaient déposé. À la vue du blason d’argent à la bande noire[2], elle se hâte d’ou-

  1. « La porte coléice. » Comme celle dont il est parlé dans la Roman de la Rose :

    Si a bones portes coulans,
    Pour faire ceux dehors dolans ;
    Et pour eux prendre et retenir
    S’il osoient avant venir.

    On peut voir une belle gravure de la porte coléice ou coulante de Villeneuve-sur-Yonne, qui existe encore, dans le Dictionn. d’architecture de M. Viollet-Le-Duc, t. VII, p. 336.

  2. Nous avons déjà averti nos lecteurs, p. 185, que nous laisserions de côté les trois assemblées ou rencontres qui, dans le roman, nous paraissaient faire