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lancelot du lac.

sur une robe de satin vermeil. Vingt chevaliers du roi des Cent chevaliers arrivent et s’adressent à l’escorte : « Seigneurs, dit le premier, notre roi désire que vous conduisiez cette dame à son pavillon. — Nous n’avons rien à faire avec votre roi. — Nous saurons bien vous contraindre d’obéir. » Le combat s’engagea, et le parti des Cent chevaliers l’eût emporté, si Gauvain ne fût intervenu. « J’offre, leur dit-il, de conduire cette dame au pavillon de votre roi et de la ramener. » C’était la dame de Nohan, qui se rendait de son côté à l’Assemblée des Marches de Galore ; car alors les hautes dames paraissaient à ces réunions pour mieux encourager ceux qui prenaient part aux joutes[1]. Le roi des Cent-Chevaliers vint à la rencontre de la dame et l’aurait volontiers retenue, si Gauvain ne se fût engagé à la ramener au milieu des siens. Après l’avoir reconduite, il revint au pavillon d’Hélain mais ce retard d’une nuit l’empêcha de rejoindre le Chevalier malade.

Celui-ci, le lendemain, se fit poser à terre sous un grand orme, pour prendre le frais et essayer de dormir. Vient à passer une dame richement accompagnée ; elle veut voir quel est ce chevalier

  1. L’usage en revint au treizième siècle ; mais on voit qu’il était interrompu au douzième, époque de la composition du Lancelot. Pour cette assemblée de Galore, voyez plus haut, page 185, note.