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lancelot du lac.

manqua pas de demander nouvelles de celui qu’il cherchait. C’était précisément la pucelle que la Dame du lac avait envoyée au Blanc chevalier pour lui indiquer le chemin de la Prison douloureuse. « Ah ! dit-elle, vous êtes monseigneur Gauvain qui nous aviez laissées dans la Douloureuse garde ! — Ce n’était pas à moi, demoiselle, à vous en tirer ; mais enfin quelles nouvelles de notre chevalier ? — Suivez votre chemin ; peut-être en apprendrez-vous quelque chose. » Cela dit, elle laissa Gauvain à l’entrée d’une forêt.

Quand il en sortit, il vit la prairie couverte de nombreux pavillons, et non loin de lui deux palefrois traînant lentement la litière du Chevalier malade. Il alla demander aux écuyers à qui la litière appartenait. « À un chevalier gravement blessé, qui vient de s’endormir. » Gauvain n’insista pas et revint aux pavillons de la prairie. Il voit bientôt passer deux chevaliers qui allaient prendre le frais dans le bois. Il les salue et apprend d’eux que ces tentes sont au roi des Cent chevaliers. On ne désignait pas autrement ce prince, parce qu’il se faisait toujours accompagner ainsi : le livre de Merlin le nomme Aguiguenon, et celui de Lancelot, Malaquin ; il était cousin de Galehaut, et la terre d’Estrangor qui lui appartenait était sur les marches de Norgalles et de Cambenic.