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la prison douloureuse.

lier qui s’arrête involontairement à les regarder, et s’incline. Le roi en lui rendant son salut : « Me direz-vous, chevalier, pourquoi ces gens me crient de vous arrêter ? — Non, sire, car je ne le sais pas non plus : mais demandez-leur ce qu’ils me veulent ; je ne pense pas qu’ils aient rien à me reprocher. » Le roi va vers eux et leur demande ce qui les engage à vouloir retenir le chevalier. « C’est que par lui doivent être abattues les mauvaises coutumes de céans. » Mais quand il revint sur ses pas, le chevalier avait déjà passé la première porte, et, désolé de n’avoir rien compris aux cris qu’il entendait, le roi demeura plus troublé que jamais.

Le Blanc chevalier fut bientôt arrivé à l’ermitage où il avait laissé Gauvain et les autres prisonniers de Brandus. « Vous pourrez, leur dit-il, entrer demain matin dans la Douloureuse garde ; vous saluerez de ma part monseigneur le roi et madame la reine. Mais ne demandez pas qui je suis, il vous suffit de savoir que je suis un chevalier. »

Il prit congé d’eux, se rendit de ce pas à la maison religieuse de la Tombe-Lucan, où il avait averti ses écuyers de l’attendre avant d’entreprendre la conquête de la Douloureuse garde. Cependant arrivait dans ce fameux château monseigneur Gauvain, monseigneur Yvain