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la prison douloureuse.

Blanc chevalier, je vous rends ces prisonniers, et je vous somme à mon tour de tenir votre promesse. — Brandus, répond le Blanc chevalier, vous êtes libre. — Eh quoi ! dit l’ermite, vous laissez échapper Brandus ? — Oui ; j’en avais pris l’engagement. — Malheureux engagement ! Brandus seul pouvait abattre les mauvaises coutumes de la Douloureuse garde et vous aurez peine à retrouver la même occasion de les conjurer. »

Le Blanc chevalier ne voulait pas cependant que les prisonniers de Brandus pussent paraître devant le roi Artus avant l’entrée de la reine dans la Douloureuse garde. Il les pria de rester dans l’ermitage jusqu’à son prochain retour, et revint à la Douloureuse garde. Dans la partie du palais qu’il avait choisie étaient demeurées les deux pucelles envoyées par la Dame du lac : l’une qui lui avait remis les trois écus, l’autre qui l’avait conduit à la Prison douloureuse. « Sire chevalier, dit la première en le revoyant, vous vous êtes fait longuement désirer. — Belle douce amie, patientez encore, je ne vous donnerai congé qu’après avoir délivré monseigneur Gauvain. Je ne tarderai guère. »

Cela dit, il va demander à la guette de la seconde porte si le roi s’y était présenté. « — Oui, sire. — Eh bien, la défense est levée. Laissez