Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
lancelot du lac.

conquit la Douloureuse garde. « Ah ! dit Gauvain, c’est le nouvel adoubé, dont le frère d’Aiglin des Vaux nous a raconté les prouesses. » Et ils répandirent de nouvelles larmes sur la funeste destinée d’un chevalier qui, s’il eût vécu, aurait, pensaient-ils, effacé la renommée de tous ceux de la Table ronde.


XXII.



Gauvain ne pouvait douter de la mort du chevalier vainqueur de la Douloureuse garde. Il rentrait tristement avec ses compagnons, quand il fait rencontre d’un baron entre deux âges et de haute mine, qui leur demande qui ils étaient. « Pourquoi, dit Gauvain, tenez-vous à le savoir ? — Pour vous être peut-être de bon secours. — Eh bien, j’ai nom Gauvain, le neveu du roi Artus. — Qui vous donne l’air si désolé ? — La mort de plusieurs de nos amis que nous venons d’apprendre. — Le pays en effet est loin d’être sûr, depuis que le châtelain de la Douloureuse garde a été contraint d’abandonner la place. Il a juré de faire payer son malheur au monde entier : mais venez héberger chez moi ; mon château ne redoute aucune attaque,