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la douloureuse garde.

dixième, s’était présenté devant la seconde porte. Le Blanc chevalier ne voulait pas que personne y entrât avant la reine ; il défendit de leur ouvrir sans en recevoir de lui la permission.

Le lendemain, de grand matin, voilà monseigneur Gauvain qui revient à la seconde porte. « Je ne puis vous ouvrir encore, dit la guette ; mais, si quelqu’un de vous avait été mis aux lettres, vous feriez bien de voir ce que la première enceinte contient. » Gauvain répond en montrant le frère convers, et la guette descendant aussitôt sort de la seconde enceinte par la poterne et revient introduire les chevaliers dans le cimetière. Là se trouvaient de nombreuses lames que le seigneur du château avait couvertes d’inscriptions fausses, afin que, la nouvelle en arrivant au roi Artus, ce prince vînt se faire prendre en essayant de venger ses amis. Le convers lut à plusieurs reprises : Ci-gît tel, et voici son image. Sur le mur qui abritait les rangées de tombes, il leur était aisé de voir autant de heaumes, apparemment ceux des chevaliers dont les corps reposaient plus bas. Ces chevaliers étaient de la maison du roi ; mais la plupart vivaient encore.

Pendant que les dix chevaliers les regrettaient, le frère convers s’arrêtait devant une dalle posée au milieu du cimetière. Les lettres disaient : Ci-gît le meilleur des bons, celui qui