Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
la douloureuse garde.

cela il faudrait mieux valoir que tous ceux qui l’ont jusqu’à présent essayé. — Et quelles sont donc ces épreuves ? — Si vous tenez à le savoir, prenez ce chemin, il conduit au château. »

La demoiselle s’éloigna en continuant son deuil, et le Blanc chevalier arriva devant le château. Il était bâti sur une roche naturelle, plus longue et plus large que la portée d’une excellente arbalète. La rivière d’Hombre coulait d’un côté de la roche ; de l’autre, un courant était formé de la réunion de plus de quarante sources très-rapprochées. Le château avait nom la Douloureuse garde, en raison du mauvais accueil qu’y recevaient tous ceux qu’on y retenait.

Il était construit entre deux murailles, et chacune de ses portes était défendue par dix chevaliers. Avant d’y pénétrer, il fallait les combattre l’un après l’autre. Quand le premier était las, il en appelait un second ; celui-ci un troisième, et ainsi des autres. On voit s’il était aisé de sortir victorieux de luttes aussi répétées. Sur la porte de la seconde enceinte était posée par enchantement une énorme figure de chevalier levant dans ses mains une grande hache. Cette figure devait tomber au moment où celui qui voulait gagner le château aurait, après avoir tué ou réduit à merci les dix premiers défenseurs, atteint la seconde muraille. Mais avant de dissiper les