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le blanc chevalier.

jour pour le combat, avant que la plaie ne fût entièrement fermée. On le conduisit dans une chambre écartée d’où il consentit à ne pas sortir avant sa parfaite guérison.

Cependant la nouvelle s’était répandue à la cour que la dame de Nohan n’était pas encore délivrée. Keu s’en alla dire au roi : « Sire, comment avez-vous pu confier une telle besogne à si jeune chevalier ? C’est un prud’homme qu’il fallait choisir. Si vous le voulez bien, j’irai. — J’y consens. » Et Keu de partir, d’arriver à la hâte, comme la dame de Nohan conversait avec le Blanc chevalier dont la plaie était enfin cicatrisée. « Dame, lui dit messire Keu, monseigneur le roi m’envoie pour être votre champion. Il eût, dès l’abord, désigné quelque prud’homme ; mais ce nouvel adoubé avait réclamé en premier don l’honneur d’être choisi. Et quand le roi a su que vous n’étiez pas délivrée, il a compris le besoin que vous aviez de moi. — Grand merci, répondit la dame, à mon seigneur le roi et à vous ; mais, loin de refuser de me défendre, le nouveau chevalier voulait combattre dès le premier jour. Je ne l’ai pas permis, avant de le savoir guéri d’une blessure dont il ne prenait pas assez de soin. Aujourd’hui il est prêt à soutenir mon droit. — Dame, reprit Keu, cela ne peut être. Puisque je suis venu, c’est à moi de