Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
lancelot du lac.

Il se relève pourtant, sort en saluant, sans regarder les dames et demoiselles qui se trouvaient à l’autre bout de la chambre ; il revient ainsi à l’hôtel avec monseigneur Yvain qui achève de l’armer. Mais quand il ne reste plus à ceindre que l’épée : « Par mon chef ! dit messire Yvain, vous n’êtes pas chevalier : le roi ne vous a pas ceint l’épée. Hâtons-nous d’aller la lui demander. — Messire Yvain, répond le Beau valet, j’ai laissé la mienne aux mains de mes écuyers, je vais aller la reprendre avant de me présenter au roi ; car je ne veux pas en recevoir d’autre. — Comme il vous plaira ; je vous attendrai chez le roi. »

Mais il aurait attendu longtemps : ce n’est pas au roi que le valet voulait la demander. Yvain, après plus d’une heure d’attente, dit enfin au roi : « Sire, le valet nous a trompés. Il aura suivi le chemin qui conduit à Nohan sans attendre que vous lui ayiez ceint l’épée. — Peut-être, ajouta messire Gauvain, aura-t-il senti quelque dépit de ne l’avoir pas reçue en même temps que les autres chevaliers. » L’avis de Gauvain fut partagé par la reine et ceux qui entouraient le roi.

Le Beau valet avait, à l’entrée du bois, rejoint ses écuyers et le chevalier messager de Nohan. Ils chevauchèrent longtemps ensemble, et, comme la chaleur était grande, il ôta son heaume, le