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lancelot du lac.

jeunes adoubés de la veille. À peine eut-on servi, qu’un chevalier armé de toutes pièces, à l’exception du heaume, la ventaille du haubert abattue sur l’épaule, entra dans la salle et s’avançant jusqu’au roi : « Sire, Dieu te sauve, et toute la compagnie ! Je suis envoyé par ma dame, la dame de Nohan pour t’apprendre que le roi de Northumberland lui a déclaré la guerre et tient le siége devant un de ses châteaux. Ce roi réclame l’effet d’une promesse que ma dame lui aurait faite et dont elle ne garde aucun souvenir. Les deux partis s’en sont remis au jugement de clercs et chevaliers ; ils ont décidé que si le roi ne se désistait pas, ma dame pourrait charger de soutenir son droit un, deux ou trois chevaliers, contre ceux de Northumberland. Le combat serait d’un contre un, de deux ou de trois contre deux ou trois, ainsi qu’elle même en déciderait. Madame a donc recours à toi, son seigneur lige, pour te demander un chevalier capable de la défendre. — Chevalier, répondit Artus, je suis en effet tenu de porter aide à la dame de Nohan, et, quand sa terre ne dépendrait pas de ma couronne, elle a trop de gentillesse et de courtoisie pour ne pas être soutenue envers et contre tous ceux qui lui feraient une guerre injuste. »

Le chevalier en sortant de la salle fut conduit devant une autre table dressée pour lui. Les nap-