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lancelot du lac.

rance par la dame qui vous a nourri. Enfin, soyez toujours prêt à toutes les aventures et ne laissez jamais à d’autres l’honneur d’achever une entreprise que vous aurez commencée. »

La dame tira ensuite de son doigt, pour le passer dans celui du valet, un anneau qui avait la vertu de rompre les enchantements. « Qu’ajouterai-je encore, Fils de roi, dit-elle ? vous êtes appelé à mettre les plus merveilleuses aventures à fin, et celles que vous laisserez ne seront achevées que par un chevalier encore à naître. Je vous recommande à Dieu : mon cœur me fait défaut avec la parole. Adieu, le beau, le gracieux, le désiré, le bien-aimé de tous et de toutes ! »

Le valet la suivit des yeux en pleurant et regrettant les amis qu’il avait laissés dans la maison du lac, Lionel et Bohordin sur tous les autres. Il fut aussitôt mis par le roi Artus sous la garde de monseigneur Yvain de Galles, qui le conduisit à son hôtel. Le lendemain, en se réveillant, le valet pria monseigneur Yvain de demander de sa part au roi de le faire chevalier, ainsi qu’il avait promis. — « Comment ! bel ami, voulez-vous donc être si tôt armé ? Mieux vous serait d’apprendre d’abord le métier des armes. — Non, sire, je n’entends pas être plus longtemps écuyer. — Soit donc ainsi que vous le souhaitez. » Yvain va trouver Artus : « Sire,