Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
lancelot du lac.

aide et secours : je suis trompé dans mon attente. Cependant, je ne perds pas toute espérance : peut-être un chevalier, désireux de louange, aura-t-il assez de prouesse pour consentir à me guérir. — J’en doute, repartit le roi mais suivez la voie qui conduit au palais, et séjournez-y, en attendant le chevalier que vous demandez. »

Le chevalier fit signe à ses écuyers de le mener à Kamalot ; introduit dans le palais, il choisit la salle le plus fréquemment traversée ; car personne, à la cour d’Artus, n’eût osé refuser l’entrée de l’hôtel à un chevalier ; personne n’eût trouvé mauvais qu’il y choisît le meilleur des lits qui n’étaient pas occupés.

Le roi entrait cependant dans la forêt, en s’entretenant de la singulière rencontre qu’ils venaient de faire. « Peut-être, disait Gauvain, le chevalier navré trouvera-t-il à Kamalot le hardi champion qu’il cherche. — Je ne sais, reprenait le roi, mais je ne louerais pas celui qui entreprendrait une aussi folle besogne. »

Après avoir chassé jusqu’à la chute du jour, Artus regagnait le chemin ferré, quand il vit poindre devant lui une belle et nombreuse compagnie. D’abord deux garçons chassant deux sommiers blancs : l’un portait une tente ou pavillon blanc très-léger, l’autre deux robes de nouveau chevalier. Sur chaque sommier était un coffre dans