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lancelot du lac.

être atteint comme il touchait aux portes de la ville, quand il entendit la voix de Lambègue : « Bel oncle, rentrerez-vous sans donner une leçon à ces ribauds ? » Pharien se retourne alors vers celui qui le suivait de plus près d’un revers de glaive il plonge dans son corps le bois avec le fer, et le jette mort sous les pieds de son cheval. Il met ensuite la main à l’épée et s’élance sur ceux qui accouraient à lui. Les portes de la ville s’ouvrent ; cent chevaliers conduits par Lambègue lui viennent en aide, tandis que, du côté opposé, Claudas armé d’un bâton criait aux siens : « Mauvais garçons ! avez-vous juré de me déshonorer ? qui vous a permis d’attaquer un messager ? » Il n’avait que son épée à la ceinture, et sur la tête un léger haubergeon. Lambègue le reconnaît, accourt à lui le glaive tendu, comme il rebroussait chemin en ramenant ses gens. « Claudas ! Claudas ! lui criait Lambègue, vous fuyez vous ne voulez pas savoir comment est forgée mon épée. » Ainsi menacé par un ennemi bien armé, quand lui-même n’avait ni haubert, ni glaive, ni heaume, Claudas sentit un frisson le parcourir ; il pressait jusqu’au sang les flancs de son cheval : « Traître ! parjure ! lâche ! criait toujours Lambègue, ose donc m’attendre ! ne t’enfuis pas comme le dernier des couards ». Le roi ne put supporter tant d’outrages ; et, la mort lui paraissant préférable à la honte de fuir, il lève