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MERLIN ET UTER.

façons de Merlin. Dans la ville où il espérait le voir arriver, vient un prud’homme bien vêtu, bien chaussé et de bonne mine, qui demande à être conduit devant le roi. C’était Merlin. « Sire, » lui dit-il, « je viens de la part de Merlin ; il veut bien t’apprendre que le pâtre qui gardait ses bêtes n’était autre que lui-même. Il se montrerait volontiers, mais tu n’as pas encore besoin de lui. – Ah ! » reprend le roi, « j’en ai le plus grand besoin et le plus grand désir. — S’il est ainsi, il me charge de te donner de bonnes nouvelles. Hengist est mort, c’est ton frère Uter qui l’a tué. »

On envoie vérifier la nouvelle, et le prud’homme disparaît. À quelque temps de là vint un autre prud’homme encore mieux vêtu que le premier, lequel, après avoir longtemps mis en défaut tous ceux qui entouraient le roi, se nomme ; c’est lui, c’est Merlin. De nouvelles transformations se succèdent. Comme messager d’amour, il présente à Uter une lettre de la dame qu’il aimait ; revenu dans sa première forme, il promet de les servir de tout son pouvoir, et de reparaître toutes les fois qu’ils auront vraiment besoin de lui.

Mais, comme c’est l’ordinaire, tous les barons qui formaient la cour de Pendragon ne virent pas de très-bon œil le grand crédit de