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MERLIN.

Allez à la femme, demandez-lui pourquoi son baron fait si grand deuil. Elle vous répondra : Pour son fils qui est mort. Mais (direz-vous à votre tour) vous savez bien que le père de cet enfant est le prouvaire ; lui-même le sait fort bien, à telle enseigne qu’il avait gardé note du jour où il l’avait engendré. » La femme ainsi découverte ne tarda guère à tout avouer, en priant les messagers de ne rien dire à son seigneur, qui la tuerait sur-le-champ.

L’entrevue de Merlin et de Vortigern, la confusion des astrologues, la découverte et l’explication de la lutte du dragon blanc victorieux du dragon rouge, tout cela se trouvait déjà dans Geoffroy de Monmouth, et même en partie dans le Nennius. Mais ce dernier, et nous ne devons pas l’oublier, ne prononce pas une seule fois le nom de Merlin, et chez lui l’enfant qu’on disait né sans père déclare se nommer Ambrosius et être fils d’un consul romain.

Cela est d’autant plus remarquable que, dans le temps même de la composition du poëme et du roman de Merlin, paraissait une rédaction romane du fameux livre oriental de Sendebad, traduit en hébreu sous le titre des Paraboles de Sendebar, en grec sous celui de Syntipas, en latin sous celui d’Historia Septem sapientium, et en français sous celui de