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LE ROI ARTUS.

Artus avait eu le temps de le prévenir ; il attendait le chat qui, tout affaibli, tout mutilé, trouve encore la force de s’élancer sur son adversaire. Mais il rencontre Marmiadoise, et l’épée pénétrant dans ses entrailles le fit retomber sans mouvement, pour ne plus se relever. Il était mort.

Merlin et les autres compagnons d’Artus accoururent : « Sire, comment vous est-il allé ? — Bien, grâce à Dieu ! J’ai tué le démon qui désolait ce pays ; mais je n’eus jamais affaire à si redoutable ennemi. J’avais eu moins de peine avec le géant du Mont en péril de mer, et je rends grâces à Notre-Seigneur de m’avoir secouru dans un si grand danger. »

Ils regardèrent les pattes demeurées dans l’écu : jamais ils n’en avaient vu de pareilles.

« Comment cette montagne avait-elle nom ? » demanda le Roi à Merlin. — « Ceux du pays la nomment la Montagne du Lac, à cause du lac dans lequel elle vient baigner ses pieds. — Je veux, » dit Artus, que le nom en soit changé, et qu’on l’appelle désormais le Mont du Chat. » C’est en effet ainsi qu’on la désigne aujourd’hui, et qu’on ne cessera de la nommer.