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PARLEMENT D’ARESTUEL.

pondre à l’invitation qui leur en fut faite.

Le premier qui vint à Arestuel fut le roi Clarion de Northumberland, bon chevalier, prince des plus débonnaires. Le second fut Aguiguenon, le roi des Cent chevaliers, aimé de tous ses voisins. Le troisième, le duc Escans de Cambenic. Puis le roi de Norgales Tradelinan, le roi Belinan, le roi Karadoc d’Estrangore, le roi Aguisel, le roi Urien, enfin le roi de Cornouaille, Ydier, dont les domaines étaient les plus éloignés[1].

Les onze princes et les quatre fils de Loth s’étant réunis dans un pré, le jour de la fête de Notre-Dame, Gauvain prit la parole. « Seigneurs, » leur dit-il, « le roi Artus, à qui nous sommes, nous a envoyés vers vous qu’il souhaiterait grandement avoir pour amis, dans l’espoir de conclure avec vous de nouvelles trêves jusqu’aux fêtes de Noël : durant ces trêves il pourrait réunir ses hommes aux vôtres, pour les opposer de concert aux Saisnes, et contraindre nos ennemis communs à vider le pays. La sainte Église accorde dès ce moment le pardon de leurs péchés à ceux qui prendront part à la guerre sainte. »

Les princes, quand Gauvain eut cessé de par-

  1. Nous répétons souvent ces noms de rois, devenus les héros de poëmes postérieurs.