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LE ROI ARTUS.

mots avec sa sœur, revint d’un air riant aux chevaliers, et leur fit la meilleure chère du monde. Elle les conduisit dans son beau palais, on les y désarma ; on leur lava le visage, la bouche et le menton avec l’eau chaude et tiède, puis ils se placèrent sur une couche et conversèrent agréablement avec la dame jusqu’au moment où, les tables étant dressées et les nappes mises, on s’assit au souper. Après avoir été servis des meilleurs mets, on se leva, on raconta comment la demoiselle avait été tirée d’un grand danger, comment le pays était ravagé par les Saisnes, comment ce château de Restoc dépendait du fief d’Artus, et comment enfin le roi Loth et ses quatre fils s’étaient mis en voyage dans l’espoir de persuader aux rois et princes feudataires de tenir un parlement à Arestuel en Écosse, le jour de la Notre-Dame de septembre. Le châtelain de Roestoc se chargea de transmettre ces vœux au roi des Cent chevaliers, Aguiguenon, qui devait être en ce moment à Malehaut.

De Roestoc, nos messagers passèrent devant le château de Loveserp, à deux lieues de Cambenic ; ils virent les flammes et la fumée dévorer les habitations : les Saisnes, maîtres de la campagne, avaient enlevé les bœufs, les troupeaux, tout ce qu’ils avaient trouvé dans les métairies. Le duc Escans s’était