Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.
277
LE ROI PELLES ET ÉLIÉZER.

portent sans préparation chez le roi Pelles, dont nous avions à peine entendu parler jusque-là. C’est peut-être le seul fragment conservé d’une branche que les assembleurs auront éliminée. Cette branche, je suppose, était encore l’œuvre de Robert de Boron et contenait la suite des aventures d’Alain et de ses frères.) (Voyez tome Ier, p. 357.)

Le roi Pelles avait pour fils un beau damoisel âgé de quinze ans. Quand son père lui demanda s’il ne désirait pas d’être adoubé, il avait répondu qu’il voulait demander ses armes au meilleur chevalier qui fut au monde. — Vous pourrez bien attendre longtemps, » dit le père. — « Je le servirais trois ans volontiers, pour mériter de lui l’honneur que je désire. Et savez-vous pourquoi ? Afin de le mettre sur la voie qui conduit où nous sommes, et de lui épargner les rudes aventures qui semblent l’attendre, comme je vous l’ai entendu dire maintes fois. Ma joie d’ailleurs serait grande, si je voyais mon oncle guérir des plaies qui couvrent ses jambes. — Ah ! beau fils ! répond le roi Pelles, « vous auriez beau montrer la voie à ce chevalier, il ne doit venir ici que par la vertu de ses prouesses ; c’est à la suite des plus belles aventures qu’il pourra voir le Saint-Graal que garde ma petite fille, âgée de cinq ans,