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LE ROI ARTUS.

de la poterne, ils y frappèrent : « Soyez les bienvenus, sires chevaliers, » leur dit celui des fils du forestier qui leur ouvrit et les conduisit dans une grande cour : ils y descendirent de cheval ; le jeune homme les fit entrer dans une salle de plain-pied où ils furent reçus par le vavasseur, sa femme, trois jouvenceaux et deux belles filles. Tous se levèrent en les voyant : on leur présenta l’eau chaude pour laver ; on leur posa des manteaux sur les épaules. Les tables dressées, ils s’assirent au manger, le vavasseur près du roi Loth, la dame du château près de Gauvain ; les fils servirent les mets, et les demoiselles offrirent le vin[1], tout en regardant beaucoup les jeunes étrangers. Quand les nappes furent ôtées : « Sire, » dit le vavasseur au roi, « si vous le trouviez bon, je demanderais qui vous êtes. – Je vous le dirai, » répondit Loth, « mais auparavant veuillez me dire à qui appartient la forêt et le pays où nous sommes. – Elle est au roi Clarion de Northumberland dont je suis le forestier. – Clarion, » reprit Loth, « est le plus prud’homme que je sache ; et m’est avis qu’il ne pouvait faire pour son forestier un meilleur choix. Vous avez belle et courtoise famille. — Mes enfants ont eu de bons exemples, » dit le va-

  1. Le vin au lieu de la cervoise, ce qui nous ramène à l’origine française de la composition.