Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.
260
LE ROI ARTUS.

tre-vingt des meilleurs qui, répondant à cet appel, empoignèrent les glaives aigus et ceignirent au côté les grandes épées. Leurs amis, rudement menés par les chevaliers de la Table ronde, avaient grand besoin d’eux ; mais Nascien, voyant Gauvain revenir à la charge « Seigneurs, » dit-il aux siens, « nous avons mal exploité : le neveu du roi revient entouré de ses meilleurs amis comment soutenir leur choc sans dommage ? mieux vaudrait cesser le tournoi. — Non ! » lui répondirent-ils, nous avons commencé ; nous achèverons. » Et ils continuèrent à jouer des glaives, en arrêtant ou poussant les autres. Cependant les chevaliers du roi Loth suivaient l’exemple de Gauvain ; ils laissaient les armes courtoises, et prenaient les pointes acérées. Arrivés auprès de Gauvain : « Chevauchons, » disent-ils, « de compagnie : vous n’étiez que quatre-vingts, ils sont bien deux cents mais nous sommes en état de punir ceux qui entreprirent la folie. » En ce moment, comme les chevaliers de la Reine, refoulés jusqu’à la rivière, se croyaient tout à fait vaincus, ils entendirent monseigneur Gauvain s’écrier : « En avant, mes amis ! donnons à ces félons une leçon dont ils se souviennent. »

Les chevaliers de la Reine, à ces paroles, reprennent espoir et tournent visage vers ceux