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VŒUX D’ARTUS ET DES CHEVALIERS.

ronde font vœu que jamais, tant que le siècle durera, nulle dame ou demoiselle ne viendra réclamer justice en cour, sans y trouver un des nôtres, celui qu’elle désignera, prêt à combattre pour elle, envers et contre tout autre chevalier. »

Il n’y eut personne dans la salle qui n’applaudît à cet engagement. Gauvain, de son côté, s’adressant aux Chevaliers du roi qui l’avaient choisi pour leur chef, demanda s’ils ne voulaient pas aussi s’engager par un vœu. Tous le prièrent de le faire en leur nom et d’avance approuvèrent ce qu’il lui plairait de dire. Alors, s’approchant de la reine : « Madame, » dit-il, « mes compagnons et moi Gauvain, vous prions de nous retenir pour être vos chevaliers et de votre maison. Quand nous serons en terres lointaines, et qu’on nous demandera d’où nous venons et qui nous sommes, nous aurons ainsi le droit de répondre que nous sommes de la terre de Logres et chevaliers de la reine Genièvre. — Beau neveu, » s’empressa de répondre la reine, « grand merci à vous et à vos compagnons. Je vous retiens comme mes seigneurs et mes amis ; et comme vous vous donnez à moi, je me donne à vous de cœur fin et loyal. — Voici maintenant, » reprit Gauvain, « notre second vœu : Personne ne viendra jamais réclamer devant vous aide et protection qui