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LE ROI ARTUS.

Artus se prit alors à rire, et, s’approchant plus encore, il la baisa et la tint quelque temps étroitement embrassée. Puis, le signal du départ étant donné, Genièvre lui couvrit la tête d’un heaume merveilleux qui lui fut d’un grand service dans la terrible lutte qu’il allait soutenir.

Les Danois étant mis en déroute complète, leur roi Rion après avoir fait tout ce qu’on pouvait attendre du plus vaillant guerrier, se voyait entraîné dans la fuite commune, quand il fut arrêté par Artus qui l’invita à se mesurer avec lui. Le roi barbu issu de la race des géants y consentit : le duel fut long et terrible. Artus plusieurs fois violemment frappé dut son salut à la bonne trempe d’Escalibur ; elle coupa en deux, d’un revers, la massue du roi géant. L’épée de Rion n’était pas moins bonne ; on la nommait Marmiadoise et venait d’Hercule en ligne directe. Hercule l’avait cédée à Jason, celui qui conquit la toison d’or et abandonna Médée qui l’aimait tant. Nicaus, un fameux orfèvre, l’avait forgée pour le roi Adrastus de Grèce, et du trésor de ce prince elle était arrivée à Tideus, fils du roi de Calidon ; Tideus l’avait ceinte quand il fit son message au nom de son beau-frère Polinice, près du roi de Thèbes Etyocle. De main en main,

    dans le Lancelot, par Genièvre, quand Galehaut la prie de baiser Lancelot.